Avec 2 281 000 habitants en 2019, dont la moitié d’actifs, l’aire d’attraction de la ville (AAV) de Lyon est la deuxième de France, loin derrière celle de Paris et devant celle de Marseille-Aix-en-Provence.
Fin 2019, 918 000 salariés, hors défense et particuliers employeurs, travaillent de manière permanente dans près de 70 000 établissements. Ils ne sont pas répartis de manière homogène sur le territoire de l’AAV et certaines zones en concentrent nettement plus que d’autres, relativement à leur environnement proche. Ainsi, trente-neuf d’entre elles, qualifiées dans cette étude de « zones de concentration de salariés » (ZCS), regroupent près de 70 % des salariés de l’AAV, sur seulement 10 % de sa superficie.
La description de ces zones peut servir de base aux politiques d’aménagement du territoire dont une des priorités porte sur la réduction des déplacements domicile-travail. Situées dans les centres-villes ou en périphérie, le long d’infrastructures, sur des zones d’activités commerciales, industrielles ou spécialisées, aux franges de Lyon ou plus éloignées, ces ZCS présentent une pluralité de configurations. Leur spécialisation sectorielle dépend non seulement de leur localisation, mais aussi de leur histoire économique. En dehors de ces zones, les salariés sont répartis de manière plus diffuse, dans des territoires où l’emploi est peu concentré.
Sommaire
Sources et méthodologie :
Cette étude repose principalement sur deux sources :
- Le fichier localisé des rémunérations et de l’emploi salarié (Flores) 2019 permet de décrire l’emploi salarié sur l’ensemble des secteurs d’activité et des employeurs (fonction publique, employeurs privés, y compris les particuliers-employeurs), à l’exception des activités du ministère des Armées. La localisation des établissements y est limitée à la commune, ou à l’arrondissement dans le cas de Paris, Lyon et Marseille.
- Le fichier Sirene géolocalisé indique, au sein d’une commune, la position exacte de l’établissement.
Pour cette étude, la méthode d’élaboration des zones de concentration de salariés (ZCS) est basée sur l’exploitation de la source Flores qui permet d’obtenir une liste d’établissements ainsi que leurs effectifs. Grâce au répertoire Sirene géolocalisé, cette liste est complétée avec les coordonnées (x,y) des établissements. Elle permet de déterminer des zones qui concentrent géographiquement un grand nombre d’emplois et comptent au moins 3 000 salariés. Afin de refléter au plus près la réalité économique du territoire, les zones de concentration obtenues ne sont pas des regroupements d’unités administratives ou statistiques habituelles (Iris, commune...), mais des regroupements de carreaux de 100 mètres de côté. Un algorithme l’agrégation, dont les paramètres diffèrent entre la commune de Lyon, le croissant est de Lyon allant de Villeurbanne à Saint-Fons, le reste du pôle de l’AAV de Lyon et sa couronne, a permis de rassembler ces carreaux. Cette partition du territoire a été opérée en raison des différences importantes de densité d’emploi salarié dans chacune de ces zones. En effet, une même méthode appliquée globalement à l’ensemble du territoire aurait fait apparaître soit, avec des paramètres basés sur la densité de
salariés dans la couronne de l’AAV, une zone principale couvrant la quasi-totalité de la Métropole de Lyon et quelques grosses zones secondaires en périphérie, soit, avec des paramètres basés sur la densité de salariés dans la commune de Lyon, une assez grosse zone lyonnaise et seulement une quinzaine d’autres, de très petites tailles, situées quasiment toutes dans le pôle de l’AAV de Lyon.
Les ZCS obtenues génèrent des déplacements domicile-travail importants, qui donneront lieu à de prochaines publications. Dans ce cadre, sont exclus de notre étude, les salariés des particuliers-employeurs et des établissements des secteurs de l’intérim, du nettoyage et de la sécurité, qui ont la particularité de ne pas toujours travailler dans l’établissement qui les emploie ou de ne pas exercer leur activité dans un lieu unique. L’étude porte donc sur 96 % de l’ensemble des salariés de l’AAV de Lyon (sur un poste non annexe dans un établissement actif fin 2019). De plus, pour palier le problème de certains employeurs qui déclarent tous leurs effectifs dans le même établissement, phénomène qui peut biaiser notre étude avec une accumulation à tort de salariés dans une zone, des traitements manuels ont été réalisés pour pendre en compte les bons effectifs.