Dans une région marquée par des revenus élevés, les ménages agricoles travaillant en Auvergne-Rhône-Alpes affichent le niveau de vie médian le plus bas de France métropolitaine.
Ce constat est lié à une proportion plus élevée d’exploitations de petite taille économique, ainsi qu’à la prédominance de l’élevage d’herbivores, activité agricole moins lucrative que d’autres. Cependant, dans certains territoires comme les plaines de l’Ain ou la vallée du Rhône, les activités agricoles sont bien plus rémunératrices.
Sommaire :
Sources
Les résultats présentés s’appuient sur les données 2020 du recensement agricole enrichies avec les données fiscales de la DGFiP et le Fichier localisé social et fiscal (Filosofi) de l’Insee.
Sont concernés par le champ de cette étude, les ménages agricoles dont au moins un des membres est exploitant au sein d’une exploitation répertoriée dans le recensement agricole 2020 et située dans la région Auvergne-Rhône-Alpes. Pour les comparaisons entre régions, le champ géographique de l’étude porte sur les régions métropolitaines hors Corse en raison d’un taux de couverture moindre
Définitions
Les ménages agricoles sont des ménages constitués par le regroupement des foyers fiscaux d’un même logement et dans lesquels au moins un des membres est exploitant.
Les résultats sont présentés pour les ménages dont le revenu disponible est positif ou nul en 2020. Il s’agit du revenu à la disposition du ménage pour consommer et épargner. Il comprend les revenus d’activité (salariée ou non) nets des cotisations sociales, les indemnités de chômage, les retraites et pensions, les revenus du patrimoine (fonciers et financiers) et les autres prestations sociales perçues, nets des impôts directs.
Les exploitants dégagent généralement de leur activité un revenu « mixte », rétribuant tout à la fois le travail qu’ils ont effectué et leur investissement en tant qu’entrepreneur. Ce revenu est ici identifié par les bénéfices, ou déficits, agricoles, déclarés à l’administration fiscale. Les bénéfices agricoles sont issus d’un résultat d’entreprise, mais sont considérés comme une approximation satisfaisante du revenu pour déterminer l’impôt sur le revenu des personnes physiques. Leur nature diffère toutefois de celle des revenus d’activité d’un salarié, et il convient donc d’interpréter avec prudence les comparaisons entre niveau de vie des exploitants agricoles (et des autres indépendants) avec ceux des salariés. La mesure du niveau de vie des exploitants doit s’effectuer en prenant en compte l’ensemble de leurs ressources monétaires, ainsi que celles des autres membres du ménage. Les pratiques de défiscalisation propres au monde agricole ne permettent pas de comparer le revenu disponible des ménages agricoles à celui des autres formes de ménage.
Le niveau de vie des personnes du ménage, identique pour tous, est égal au revenu disponible du ménage divisé par le nombre d’unités de consommation (UC, avec par convention 1 UC au premier adulte du ménage, 0,5 UC aux autres personnes de 14 ans ou plus et 0,3 UC aux enfants de moins de 14 ans).
Un individu (ou un ménage) est considéré comme pauvre lorsqu’il vit dans un ménage dont le niveau de vie est inférieur au seuil de pauvreté. En France et en Europe, ce seuil est le plus souvent fixé à 60 % du niveau de vie médian.
La production brute standard (PBS), définie par un jeu de coefficients attribués aux cultures et aux cheptels, donne une valeur au potentiel de production des exploitations agricoles. Elle permet de classer les exploitations en différentes tailles économiques. Sont considérées comme « micro », les exploitations dont la PBS est inférieure à 25 000 euros par an, « petites » celles dont la PBS est comprise de 25 000 euros à moins de 100 000 euros, « moyennes » celles avec une PBS comprise de 100 000 euros à moins de 250 000 euros et « grandes » celles avec une PBS supérieure ou égale à 250 000 euros. Le calcul de la PBS permet aussi de classer les exploitations selon leur spécialisation (ou orientation technico-économique, OTEX). Une exploitation est considérée comme spécialisée dans une production quand au moins deux tiers de sa PBS sont générés par cette production.
La grille de densité à l’EPCI en trois catégories (de type dense, de densité intermédiaire et de type rural) est une recomposition de la grille communale de densité. Cette dernière permet de classer les communes en fonction du nombre d’habitants et de la répartition de ces habitants sur leur territoire. Plus la population est concentrée et nombreuse, plus la commune est considérée comme dense. Dans son premier niveau, à trois catégories, la grille communale permet ainsi de distinguer trois types de communes : les communes densément peuplées et les communes de densité intermédiaire appelées « communes urbaines » ; et les communes rurales.