Les villes moyennes et leurs aires d’influence abritent près du quart de la population régionale. Leur poids économique tend à se réduire depuis les années 2000, sous l’effet d’une métropolisation qui favorise les grandes villes.
Les villes moyennes et leurs aires d’influence abritent près du quart de la population régionale. Leur poids économique tend à se réduire depuis les années 2000, sous l’effet d’une métropolisation qui favorise les grandes villes. Les plus grandes des villes moyennes ont une trajectoire plutôt favorable de l’emploi et une relative autonomie vis à vis des métropoles grâce à la diversité de leur tissu économique et leurs fonctions supérieures. Les villes moyennes de tradition industrielle, dont certaines sont très spécialisées, sont en revanche fragilisées par une situation économique défavorable. Pour certaines d’entre elles, la contiguïté à une grande aire urbaine leur donne une attractivité résidentielle qui compense les pertes de la sphère productive. D’autres sont plus isolées et leur population est parfois éloignée d’équipements spécifiques des plus grandes agglomérations. Les autres villes moyennes se caractérisent par une dominante de la sphère présentielle, avec une grande variété de profils : insérées dans un réseau ou plus isolées, avec une fonction plutôt administrative, résidentielle ou bien touristique.
Sommaire :
Dans cette étude, est considérée comme ville moyenne un pôle de moyenne ou grande aire urbaine, comprenant donc plus de 5 000 emplois, dont la population est inférieure à 150 000 habitants et qui n’est pas préfecture d’une ancienne région. Sur les 311 villes de France métropolitaine répondant à cette définition, 35 se situent en Auvergne-Rhône-Alpes, en incluant Mâcon dont la couronne périurbaine déborde sur la région, bien que son pôle se situe en Bourgogne-Franche-Comté.
Une typologie fonctionnelle des villes moyennes en cinq classes a été construite sur la base d’une classification ascendante hiérarchique des aires de l’ensemble des villes moyennes de France métropolitaine. Les aires sont d’autant plus proches que leur profil selon la grille fonctionnelle des emplois se ressemble. Cette grille permet d’analyser les fonctions remplies par les actifs travaillant sur un territoire donné selon la profession qu’ils occupent, indépendamment de leur secteur d’activité, de leur niveau de qualification ou de leur statut. Les professions sont réparties en quinze fonctions, certaines d’entre elles interviennent dans les différentes étapes de la production (agriculture et pêche, fabrication, entretien-réparation, transport-logistique, conception-recherche, prestations intellectuelles, commerce interentreprises, gestion), d’autres sont plutôt tournées vers les services à la population (administration publique, culture-loisirs, enseignement-formation, santé-social, services de proximité, distribution, BTP). Cinq fonctions sont plus spécifiquement localisées dans les grandes aires urbaines, ce sont les fonctions dites « métropolitaines » (conception-recherche, prestations intellectuelles, commerce interentreprises, gestion et culture-loisirs).
L’évolution de l’emploi entre 1999 et 2013 est quant à elle analysée selon les contributions respectives des emplois de la sphère présentielle et de la sphère productive, définies à partir des secteurs d’activité. Les activités présentielles sont celles mises en œuvre localement pour la production de biens et de services visant la satisfaction des besoins de personnes présentes dans la zone, qu’elles soient résidentes ou touristes. Les activités productives, déterminées par différence, rassemblent les activités qui produisent des biens majoritairement consommés hors de la zone et les activités de services tournées principalement vers les entreprises de cette sphère.