L’Insee a produit au niveau national une estimation de l’impact de la crise. Selon les informations disponibles au 7 mai 2020, l’activité économique française serait en baisse de 33 % par rapport à une situation « normale ».
L’exercice présenté vise à évaluer la perte d’activité directement liée aux mesures d’endiguement de la crise sanitaire , et en particulier au confinement de la population. Il s’agit donc de comparer la situation estimée de la semaine actuelle à ce que l’on aurait pu attendre d’une semaine « normale ».
Pour ce faire, des hypothèses ont dû êtres formulées pour chaque branche, concernant la part d’activité maintenue, à partir de sources diverses telles que des remontées directes d’entreprises et de fédérations professionnelles. D’autres données ont également été mobilisées, comme la consommation d’électricité, des transports, des transactions par carte bancaire. S’ajoutent également les premières données administratives et d’enquêtes.
La méthode consiste à appliquer les évolutions sectorielles nationales à la structure de chaque territoire, cette structure étant celle de la valeur ajoutée des économies régionales et départementales. Selon cette méthode, le fait qu’un territoire est fortement doté en une activité ayant subi un choc très brutal contribue mécaniquement à générer un impact élevé sur son économie. La somme des contributions de tous les secteurs permet d’estimer l’impact global sur l’économie régionale ou départementale. Toutefois, plusieurs critiques peuvent être faites à l’égard de cette méthode. La première est que la méthode risque d’être appliquée à un niveau trop agrégé, ce qui masquerait les spécificités sectorielles et territoriales. Ainsi, opérer au niveau de l’ensemble de la construction néglige de distinguer les dynamiques propres au bâtiment et aux travaux publics. La seconde critique est que les différences de comportement des entreprises ne sont pas intégrées ; pourtant, tandis qu’une entreprise reprendra partiellement son activité grâce à des protocoles sanitaires garantissant la sécurité de ses employés, une autre pourrait reprendre plus tardivement si les « gestes barrière » sont plus compliqués dans ses établissements. Une troisième critique est que cette méthode ne tient pas compte des variations de la demande des résidents qui s’adresse à l’économie présentielle dans les territoires.
Les secteurs économiques ont été classés selon l’intensité de la baisse d’activité qu’ils connaissent au niveau national selon la note de conjoncture de l’Insee du 23 avril. Cette classification s’est appuyée sur les éléments fournis par l’analyse de la baisse d’activité au niveau national avec l’approche du PIB et la connaissance des fermetures réglementaires. L’étude a été réalisée sur les établissements et non les entreprises. On considère donc ici le secteur de chaque établissement (APET) et non celui de l’entreprise (APEN).
Le dispositif de l’activité partielle (ou chômage partiel) permet aux établissements confrontés à des difficultés temporaires de diminuer ou suspendre leur activité tout en assurant aux salariés une indemnisation égale à 70 % du salaire brut (environ 84 % du net) pour compenser leur perte de salaire.
Lors de la phase ultérieure d’indemnisation, il est possible que le nombre d’heures effectivement consommé soit inférieur à celui qui avait été demandé. L’ensemble des données présentées sur l’activité partielle sont susceptibles d’être révisées.
Les données sont issues du système d’information APART.
Les données agrégées utilisées dans cette fiche proviennent de Cartes Bancaires CB et couvrent l’essentiel des transactions par cartes bancaires. Elles sont tirées d’une extraction de transactions anonymisées et agrégées à l’échelle départementale afin de respecter les exigences de confidentialité. Ces informations sont sujettes à certaines limites. Les données utilisées concernent tout détenteur de carte bancaire CB sur le territoire français, ce qui, outre les ménages, peut recouvrir aussi des entreprises. Ces données ne recouvrent pas les transactions réalisées par d’autres moyens de paiement (espèces, chèque, ticket restaurant, etc.). De plus, à l’inverse des données utilisées à l’échelle nationale, notamment dans l’estimation de la perte de consommation des ménages, les données départementales intègrent certaines transactions non assimilables à de la consommation (dons à des associations, achat de timbres fiscaux, etc.). Enfin, les transactions à distance (notamment celles sur internet) ne sont pas prises en compte.